Comment le volontariat à l’étranger a-t-il changé ?

Après plus de deux ans de restrictions de voyage et un sentiment général d’hésitation à partir à l’étranger, le monde s’ouvre à des flux constants de volontaires internationaux. Face aux multiples crises humanitaires de grande ampleur qui se développent, du changement climatique aux conflits complexes et au-delà, l’aide est plus que jamais nécessaire.

C’est pourquoi il est essentiel que les volontaires réfléchissent de manière plus critique au lieu, à la manière et à la raison de leur départ à l’étranger. Qu’est-ce qui motive les milléniaux à faire du bénévolat ?

Qu’est-ce qui motive les milléniaux et la génération Z à faire du bénévolat ?

On dit des milléniaux qu’ils sont plus motivés que leurs prédécesseurs. En fait, les derniers milléniaux et les membres de la génération Z ont été surnommés par certains la « génération du changement » en raison de leur passion et de leur désir de faire la différence.

Cela s’explique peut-être par le fait qu’ils ont grandi à une époque où les coûts de l’éducation et de l’immobilier ont augmenté et où, simultanément, ils ont pris conscience des grands défis mondiaux tels que le changement climatique et l’aggravation de la pauvreté.

Selon une étude récente de Deloitte, les valeurs fondamentales des milléniaux (et de la génération Z dans une large mesure) se reflètent dans leur priorité accordée à la justice sociale et à la responsabilité personnelle.

Pendant la pandémie, plus de la moitié des millennials interrogés ont fait des dons à des organisations caritatives et 44 % choisissent les organisations avec lesquelles ils travaillent en fonction de leur éthique personnelle. Il n’est donc pas surprenant que les millennials soient attirés par le volontariat à l’étranger avec des organisations à but non lucratif sur des questions telles que les droits de l’homme, la durabilité environnementale ou d’autres initiatives positives pour le changement.

Cette motivation pour le changement est puissante et inspirante. Mais les observateurs critiques se demanderont toujours si le volontariat à l’étranger est réellement utile.

Tout le monde a entendu des histoires sur les dangers du volontariat : un manque de formation, des instructions peu claires ou un décalage entre les intentions du volontaire et les besoins de la communauté qu’il essaie de servir. Découvrir des missions humanitaires importantes sur le site de l’association Projet Alyatim.

Le volontariat à l’étranger est-il réellement utile ?

À une époque où les gens sont confrontés à de nombreux défis interdépendants à l’échelle mondiale, le travail bénévole est vital lorsqu’il est éclairé par l’expérience, qu’il intègre les erreurs du passé et les leçons apprises.

À la fin des années 1990, le terme « volontourisme » a été inventé en référence aux projets de volontariat à court terme ajoutés aux vacances, généralement par des jeunes bien intentionnés du Nord. Depuis lors, le secteur du volontariat est devenu de plus en plus conscient des méfaits des volontaires mal informés et a travaillé dur pour éviter ces pièges.

Les volontaires efficaces respectent certains principes fondamentaux. Afin de trouver un rôle de volontaire plus significatif et à long terme, voici quelques critères que tous les volontaires devraient garder à l’esprit.

Partenariat et collaboration avec les communautés locales. Considérez-vous comme un partenaire, travaillant avec la communauté locale plutôt que pour elle. Après tout, ce qui motive les milléniaux à faire du bénévolat, c’est le sentiment d’aider.
Durabilité. Un projet durable doit être dirigé par des personnes locales et conçu pour survivre à votre départ. Lorsque vous vous demandez si le volontariat à l’étranger est réellement utile, demandez-vous si vous utilisez plus de ressources que vous n’en fournissez.
Alignement des valeurs. Assurez-vous que vos attentes et vos valeurs correspondent à celles de votre organisation d’accueil. Par exemple, êtes-vous à l’aise avec les programmes religieux ? Vous attendez-vous à beaucoup d’encadrement et de supervision ? Voici quelques idées pour vous aider à trouver le bon projet.

Comment le volontariat à l’étranger a-t-il changé ?

1. Des équipes de volontaires virtuelles

Lorsque les restrictions en matière de confinement ont rendu les voyages impossibles et que l’approvisionnement en EPI est devenu essentiel, de nombreuses organisations faisant appel à des volontaires (VIO) ont dû réduire les ressources allouées aux volontaires. Le monde associatif est devenu particulièrement créatif pour trouver des moyens de continuer.

Par exemple, Habitat for Humanity a lancé des projets de « construction virtuelle » dans lesquels les volontaires pouvaient soutenir les travailleurs sur le terrain depuis leur propre domicile. Le succès de cette approche hybride a montré que les volontaires pouvaient être connectés aux partenaires mondiaux et au personnel de terrain de manière créative.

Habitat a également été surpris de constater que ce qui motive les milléniaux à se porter volontaires pour leurs programmes est bien plus que l’expérience physique de la présence sur place.

Christopher Millora, chercheur pour le programme des volontaires des Nations unies, a récemment déclaré à NPR que l’afflux de volontaires à distance pendant la pandémie pourrait représenter un « changement de paradigme quant aux types de relations que les organisations internationales de volontaires entretiennent avec les communautés locales. La pandémie nous a montré qu’il existe différentes manières innovantes pour les volontaires de fournir des services. »

2. Une meilleure préparation aux situations d’urgence

Si vous avez déjà cherché sur Google comment le volontariat à l’étranger a changé, vous trouverez probablement beaucoup d’informations sur la pandémie COVID-19. Covid a obligé les organisations de volontaires à revoir leurs plans d’urgence et à améliorer leur réactivité vis-à-vis de leurs partenaires.

Qu’il s’agisse de relocaliser le personnel et les volontaires, ou de créer des protocoles de sécurité, les enjeux étaient soudainement plus élevés. Selon un rapport publié par Forum en 2021, environ 70 % des volontaires interrogés ont estimé que leur organisation d’accueil avait mis en place des systèmes et des processus efficaces pour réagir.

Les agences de placement comme GoAbroad.com deviendront probablement plus populaires pour les expériences de volontariat à l’étranger, car les gens veulent de plus en plus la sécurité d’un soutien direct en cas de problèmes de santé ou d’urgences.

3. Une prise de conscience accrue en matière de santé

Covid a sensibilisé à une myriade de considérations écologiques qui n’étaient pas prioritaires auparavant, comme les environnements de travail, la qualité de l’air et la manière de maintenir un mode de vie sûr et sain. Depuis 2020, on constate une augmentation des engagements en matière de santé et de protection sociale.

Les VIO alloueront probablement davantage de ressources à la recherche, au développement et aux installations en matière de santé à l’avenir. On constate déjà une évolution vers un volontariat plus « traditionnel », à savoir la fourniture de services de base pour répondre aux besoins des populations, comme les centres de vaccination et la distribution de produits d’hygiène.